Colonie de soutien scolaire des membres de l'association E.M.A.

chez les Filles de la Charité - Broumana - Liban

Lieu : Broumana - Liban

Date : Deux premières semaines d'août 2004

Animateurs : 20 français

Enfants : 60 garçons

Lundi 2 août 2004, 14 heures… top départ. Aujourd'hui c'est le grand jour. Les soixante garçons qui nous sont confiés arrivent au compte goutte. Des membres d'EMA vêtus de leurs tee shirts au logo de l'association sont postés à la porte d'entrée du couvent pour les accueillir avec leurs parents. Très vite la gestuelle l'emporte et nous nous débrouillons tant bien que mal pour guider les enfants dans une autre salle où d'autres membres d'EMA sont sur le qui vive. La tâche s'annonce ardue : il faut prendre, et d'abord comprendre, le prénom de chaque enfant, leur nom, leur âge, leur village d'origine, leur classe. C'est le premier test oral pour les enfants mais aussi pour nous. Le niveau de français est dans l'ensemble moyen, faible pour les petits mais assurément meilleur que notre niveau d'arabe ! Après l'évaluation orale, place au test écrit pour former quatre classes qui porteront le nom des 4 grandes cites phéniciennes : deux classes de grands (Beyrouth et Byblos), une classe de moyens (Sidon) et une classe de petits (Tyr). Le niveau de français va souvent de paire avec l'âge. La concentration n'est pas toujours au rendez-vous.. Les enfants nous testent….Le niveau sonore des classes est difficile à maîtriser…Après une petite pause où les joueurs de basket s'en donnent à cœur joie dans la cour, le Père NAKAD, Aumônier des Filles de la Charité pour le Moyen- Orient, célèbre la messe de lancement de notre camp. La journée se clôture par un rassemblement général dans la grande salle de théâtre où Elie, notre Président Fondateur, explique aux enfants les règles de vie du camp, leur explique le programme, le thème des Phéniciens qui sera le fil conducteur du camp et leur présente chacun des animateurs que les enfants doivent appeler Mademoiselle ou Monsieur.
C'était donc notre première journée de camp. Apres plusieurs mois de préparation, nous voilà enfin avec les enfants. C'est en étant très présents au milieu d'eux en faisant preuve d'amitié mais aussi d'autorité que nous arriverons a créer une unité entre les enfants libanais et les animateurs français.

Messe de lancement célébrée par le Père Nakad

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...........................................................Accueil des enfants..............................................Test d'évaluation.......................................................Correction du test


Mardi 3 août 8 heures 30
…Les quatre saisons de Vivaldi raisonnent dans la Cour. C'est l'heure du ralliement et de la mise en rang des enfants par classes. L'équipe du matin d'EMA va assurer sa première matinée de cours. Au programme, les origines des Phéniciens. Certains grands connaissent. Ils ont étudié les Phéniciens dans leurs cours d'histoire. Pour les plus petits, c'est la découverte. En lien avec ce thème, chacun doit se présenter en français, dire d'où il vient. Dès les premières minutes, les animateurs doivent s'adapter au niveau de chacun. Le dialogue doit être le plus image possible. Chacun doit écrire son prénom sur une feuille qu'il décore. Les dessins sont divers : une croix du Christ, un bateau militaire avec un drapeau français, parfois une phrase : " Mademoiselle Clotilde, quand est-ce que je peux jouer au Basket ", c'est une façon comme une autre de travailler son français ! Pour les plus grands, l'expression orale est plus facile, beaucoup ont des lacunes d'écriture. Les animateurs doivent également faire face aux éléments perturbateurs. Très vite un système de points est instauré avec à la clef un cadeau qui récompensera les plus sages ou à l'inverse un passage dans le bureau de Monsieur Elie sous la menace d'une privation de sorties…
Dans l'ensemble, les enfants sont motivés, témoignent d'un réel désir d'apprendre. Le plus difficile pour les animateurs est d'arriver a se faire comprendre, de capter l'attention des enfants et de s'adapter à leurs niveaux. Il est nécessaire de prévoir chaque minute du cours pour ne pas laisser la place au moindre flottement entre deux exercices. Il faut donner aux enfants l'occasion de participer. Le jeu du pendu où un élève fait deviner aux autres un mot en français remporte la palme.
Après le déjeuner, l'équipe des animateurs de l'après midi prend le relais. Quatre ateliers sont organisés : un atelier chant, un atelier informatique, un atelier théâtre et un atelier sport. Chaque classe tourne par atelier de 50 minutes. Là encore, les animateurs doivent s'adapter à chaque instant pour intéresser les enfants sans perdre de vue que par ces ateliers l'objectif est qu'ils apprennent le français d'une façon ludique. Les enfants veulent chanter en arabe, c'est à la condition qu'ils nous traduisent le chant en français. Cet exercice a donné lieu à une cacophonie certaine ! De même pour l'atelier informatique, l'idée, pour les plus grands, est de leur faire écrire un journal en français sur ordinateur. Dans l'atelier théâtre les grands sont très réceptifs au jeu du métier qu'ils doivent faire deviner à leurs camarades.
Le cap de la première journée a bien été franchi. Certains d'entre nous ont pris deux aspirines avant d'aller se coucher, d'autres ont bu une bière dans les rues animées de Broummana. A chacun sa façon de se remettre de cette journée entière passée avec les enfants que nous commençons a mieux connaître.


Mercredi 4 août 8 heures 30… Deuxième journée de cours… La journée commence par le rituel du rassemble ment : une mise en rang des enfants et un chant à Marie. Aujourd'hui le thème est l'alphabet phénicien. Pour les plus petits (Tyr et Sidon), des décalcomanies sont utilisés. Au début du cours, les enfants font preuve d'une grande concentration. Les animateurs n'en reviennent pas. C'est trop beau pour être vrai. Mais des que les enfants ont besoin de bouger, les animateurs sortent leur exercice de secours : le chant de l'alphabet scout ! Pour les plus grands, la concentration est meilleure et le jeu du pendu remporte encore la palme. L'après-midi, en route pour Beyrouth ! L'équipe EMA au grand complet munie de ses tee-shirts et badges est mobilisée pour encadrer les 60 garçons. La partie s'annonce serrée. Chaque enfant est vêtu d'un tee-shirt rouge pétard et porte à son cou un badge où est mentionné le n° de téléphone et l'adresse du couvent. Deux bus sont affrétés pour nous. Après plusieurs comptages, la descente vers Beyrouth peut commencer et quelle descente ! Les chauffeurs organisent une course poursuite des deux bus sous les chants et encouragement des enfants. Pour ceux qui connaissent les routes tortueuses du Liban et la manière de conduire des libanais, l'hilarité des enfants se devine aisément !
Première étape de la visite de Beyrouth : le musée réouvert au public en 1999. Les enfants sont attentifs, intéressés par les sculptures, objets, et bijoux du musée qui datent pour beaucoup de l'époque phénicienne. Puis, c'est la découverte du centre ville reconstruit de Beyrouth avec un passage obligé chez le marchand de glaces. Après une dégustation sous les arbres, il faut déjà remonter dans le bus pour rentrer au couvent.
Le soir EMA organise sa première veillée. Nous projetons aux enfants un film des vues de Paris tourné par Monsieur Elie avant de partir et un diaporama des photos de la journée. Le succès est assuré ! Après quelques chants, Champs Elysees (très plébiscite par les enfants), et la danse des canards des membres d'EMA sur scène (pas de commentaire), les plus grands entonnent le Notre Père. Les petits suivent. Une belle façon de terminer la journée…

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Jeudi 5 août 8 heures 30…. On prend les mêmes et on recommence !! C'est parti pour une journée piscine à AKKAR dans le Nord du Liban. Chaque année un particulier met à la disposition des sœurs sa piscine pour les enfants. Avant la baignade, trois heures de bus nous attendent. Il va falloir occuper les enfants : chants, hymnes libanais et français, discussions, petits sommes, dégustation de pop corn achetés sur la route rythment ces trois heures. Enfin nous arrivons. Il faut tenir les enfants le temps de préparer le déjeuner et de recevoir la visite de la presse. La télévision libanaise nous filme et nous interviewe. Séances de photos et dabké autour de la piscine avec les enfants sous la conduite d'un connaisseur : Monsieur Elie ! Après le déjeuner, le top départ de la baignade est donné. Les petits sont très prudents et restent au bord. Certains animateurs leur apprennent à nager. Pour les plus grands, sauts, plongeons, crawl sont au programme. Il est 5 heures, il faut déjà songer à repartir. Une méthode est trouvée pour faire sortir les enfants de l'eau : un jet d'eau froide. Très efficace ! Dans le bus, même les plus turbulents s'endorment canés par leur journée. Retour au couvent vers 8 heures.


 

Vendredi 6 août 8 heures 30…. Aujourd'hui, les enfants rentrent en classe pour échanger sur le commerce. Aujourd'hui, ils sont très agités, voire violents entre eux. Un remède lorsque l'indice de foutoir avoisine 8 ou 9 sur une échelle de 10 et qu'ils s'échappent dans la cour, les animateurs leur font nettoyer la cour. A chaque déchet, papier de bonbon, feuille ramassé, l'enfant doit énumérer les mots, construire quelques phrases simples. Souvent, l'enfant se prend au jeu et ne veut plus retourner en classe. Un enfant, Rami, assez difficile, et de " corvée de nettoyage ", échappe à l'animateur et file vers un banc où traîne un journal dont il propose la lecture… Un miracle ! Le " cancre " lorsqu'il bénéficie d'une attention particulière se révèle plein de curiosité et de ressources insoupçonnées. L'après midi, les enfants ne sont pas très réceptifs aux ateliers proposés. Là encore, les animateurs doivent trouver le moyen de les calmer. Une séance de respiration s'improvise dans le bureau de Monsieur Elie. Les enfants qui s'attendaient à être grondes, surpris, deviennent des anges. Etre animateur exige une imagination constante !
Le soir, EMA organise une seconde veillée avec les premiers spectateurs extérieurs : quelques parents sont là. Les plus grands (Byblos et Beyrouth) jouent des petites saynètes en français apprises au cours de l'atelier théâtre. Certains ont confectionné des anti-sèches dans leurs mains ! Puis, c'est la remise de prix (petites voitures ou portefeuilles) pour les plus sages et méritants de la semaine. La veillée se termine par une projection de photos des jours passés et une petite prière.

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Samedi 7 août 8 heures 30….. Aujourd'hui la célèbre flotte phénicienne est au programme. Contrairement à hier, les enfants sont assez concentrés et la dictée remporte même un franc succès dans toutes les classes. Parfois, les mathématiques alternent avec le français. Monsieur François a concocté un petit problème :100 grammes de palourdes coûtent deux euros. Combien coûtent 300 grammes de palourdes ? Georges, un enfant, répond : " si elles sont grosses, elles sont lourdes, donc elles coûtent plus cher " ! Pour ceux qui sont vraiment très agités, Monsieur Elie a un remède imparable, une dizaine de chapelets à genoux dans la chapelle, très efficace ! L'après midi, les enfants peuvent aller dans les ateliers qu'ils souhaitent. Mademoiselle Florence et Monsieur Bruno organisent un atelier de secourisme. Il y a tout à apprendre ! Quelques anecdotes : si on trouve un blessé inconscient sur la route que faut-il faire ? réponse : Peut être qu'il est endormi ! ou bien encore : en cas de brûlure, que faut-il mettre ? réponse : du dentifrice ! Il paraît que c'est une pratique très répandue au Liban de mettre du dentifrice pour apaiser la douleur. A tester à notre retour !

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Dimanche 8 août : Pas de grasse matinée. Nos deux bus sont postés à l'entrée du couvent dès 7 heures 30 et le départ est fixé à 8 heures. Nous partons pour Bcharré, village chrétien du Nord, le plus haut du Liban. Nous avons rendez-vous avec Monseigneur Sfeir, patriarche maronite dans sa résidence d'été. Après environ deux heures et demi de route magnifique en bus où nous admirons la superbe vallée sainte de la Quadisha, nous arrivons. Monseigneur Sfeir nous reçoit : on entend une mouche voler dans la salle de réception. L'attention des enfants est très appréciable ! Avant d'aller à la messe des enfants, nous prenons une photographie de groupe avec le patriarche. Puis, nous visitons le musée de Khalid Gibran. Après une pause déjeuner bien méritée, nous marchons dans la forêt des Cèdres. Cette marche d'environ une heure et demi est de bonne augure ; elle permet aux enfants de se défouler. Vers 17h30, c'est la remontée générale dans les deux bus pour trois heures de route. Le bus des plus petits se transforme en véritable boîte de nuit. Entraînés par une musique à plein tube, les enfants nous apprennent les danses orientales. Il y a du travail. Les animateurs comme les enfants se révèlent, les masques tombent ! Un sacré moment.

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Avec Sa Béatitude Mar Nasrallah Boutros Cardinal SFEIR Patriarche des Maronites

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.......................................................................................Déjeuner et promenade aux Cèdres


Lundi 9 août 8h30… Nous entamons notre deuxième semaine avec les enfants. C'est " la passation de pouvoir ". L'équipe d'EMA de l'après-midi et celle du matin intervertissent leurs rôles. Aujourd'hui, les enfants planchent sur la religion. Une bonne occasion de leur faire raconter en français leur journée d'hier et la rencontre avec Monseigneur Sfeir. Une surprise nous attend : la photographie de groupe prise avec le patriarche est dans le journal. Les enfants n'en reviennent pas et beaucoup veulent une photocopie. C'est une première pour eux de passer dans un journal ! Les animateurs sont dans l'ensemble étonnés du peu de connaissance des enfants sur les autres religions autres que chrétiennes, bien que le Liban soit façonné par la coexistence de dix-sept communautés religieuses. Une chose est sûre, ils connaissent tous par cœur le Notre Père et le Je vous salue Marie, voire pour certains le Credo. Les Filles de la charité sont passées par là !

 

Mardi 10 août…La journée a été dominée par l'après-midi dans un parc d'attractions, le Disneyland local. Dès notre arrivée, c'est la ruée sur les manèges, les grandes roues et les auto tamponneuses. Certains animateurs, au prétexte de surveiller, n'en manquent pas une pour profiter des attractions ! Nous surprenons des enfants parlant français avec des libanaises du parc… Seraient-ce les premiers fruits de notre action !? Les tours de manège et de grande roue s'enchaînent non sans quelques chahuts et disputes. Puis nous remontons dans le bus pour aller au Patriarcat d'hiver… Un temps de prière est bienvenu après l'agitation des jeux. Enfin, nous sommes montés à Harissa, Notre-Dame du Liban, lieu de pèlerinage où se mêlent Chrétiens et Musulmans reconnaissables notamment aux femmes voilées. Au retour, Monsieur Elie s'est improvisé chef de chœur de chant religieux sans céder aux demandes persistantes des enfants qui réclamaient à tue-tête la radio. Celle-ci n'a retenti qu'à notre arrivée à Broummana…

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Mercredi 11 août… Les jours filent. Plus que trois jours avec les enfants et déjà de nombreux moments forts défilent dans nos têtes. Aujourd'hui Monsieur Elie passe dans chaque classe pour parler de l'association E.M.A., de notre engagement auprès des enfants. Ceux-ci sont très attentifs. Certains d'entre eux dessinent spontanément sur leur cahier le logo de l'association. Dictées, exercices de grammaire, calculs, alternent avec la discipline. La punition du jour : écrire dans le bureau de Monsieur Elie les lignes sur la discipline écrites dans le carnet de camp remis à chaque enfant. L'après-midi, l'atelier théâtre avec le groupe Byblos ( les plus grands) remporte la palme : le jeu était de lire un texte de Colette sur le Diable et le groupe votait pour celui qui faisait le plus peur… Ce soir, Monsieur Elie emmène le groupe des animateurs à Beyrouth pour quelques instants de détente…

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Jeudi 12 août… Le réveil des animateurs à 7 heures, pas tout à faits remis de leur soirée à Beyrouth, est un peu difficile. Départ à 8 heures 30 pour Byblos après une photo émouvante : un sigle EMA formé par les 60 enfants vêtus de rouge se dessine en grand dans la cour. Nous arrivons au monastère de saint Charbel, l'un des trois saints du Liban. Lors de la visite, les enfants sont très attentifs. La venue dans ce monastère et dans l'ermitage du saint révèle la piété des enfants. Tous les enfants, sans exception, achètent des croix, des chapelets et des images de saint Charbel. Il est déjà 14h et les enfants ne crient pas famine. Ils attendent sans aucune rébellion que nous trouvions un endroit pour déjeuner. Nous finissons par nous poser à côté d'un camp scout. Arrivée à Byblos vers 15h30. Nous entamons avec les enfants la visite de cette superbe ville, de son port, " le plus ancien du monde ". Nous nous arrêtons dans la magnifique église de saint Jean-Marc pour une petite prière. Là encore, la sagesse des enfants est étonnante. La journée se clôture par un bain de mer très attendu par les enfants. Les sœurs qui nous accompagnent trempent leurs pieds dans l'eau. La joie des enfants dans les vagues fait plaisir à voir. Tradition oblige, les animateurs attendent le coucher des enfants pour aller piquer au plus grands leurs vêtements et pour accrocher les chaussures des plus petits dans le sapin de la cour. Quelle sera la riposte au réveil ?

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Vendredi 13 août… Riposte il y a eu. Nombre d'animateurs et d'animatrices, à leur descente pour le petit déjeuner, ont été recouverts de dentifrice et trempés par de l'eau savonneuse, au point que sœur Elouisa est obligée de couper l'eau des robinets ! La Messe de clôture du camp permet à chacun de retrouver son calme. La célébration est recueillie et touchante : les enfants comme les animateurs remercient Dieu pour ces quinze jours et lui confient le devenir de chacun. Le rappel des troupes dans les classes est laborieux. Tous pensent à la veillée qui se prépare… La fin du déjeuner voit arriver les sœurs, en procession, précédées d'un énorme gâteau au chocolat pour l'anniversaire de Monsieur Elie. Champagne et sourires sont au rendez-vous. L'équipe de l'après-midi, bien gaie, reprend le flambeau. Il s'agit d'assurer pour la veillée finale…

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Il est 16 heures et les parents commencent à arriver. La " veillée " démarre dans la salle de théâtre. Après le mot d'accueil de Monsieur Elie, c'est la remise des cartables à chaque enfant, bien remplis de fournitures scolaires sans oublier la bourse aux livres qui consiste à avoir des bons d'achat de livres scolaires. La valeur de ces bons varie selon l'age et les besoins. Elle s'élève à 80 dollars pour les grands et 60 dollars pour les petits. Puis le spectacle commence… Les chants appris en français alternent avec les scènettes de théâtre toujours en français. Très réussi ! Les enfants se prennent véritablement au jeu. Ils nous ont préparé une surprise : un Dabké en costume traditionnel et une chanson de remerciement où le nom de chaque animateur est cité sans oublier de nombreux cadeaux d'anniversaire confectionnés pour Monsieur Elie. La veillée se clôture par une séquence cinéma. Le portrait de chaque enfant est projeté et les photos prises tout au long du camp défilent sur grand écran. L'émotion est perceptible et les adieux sont parfois difficiles.
Les enfants partis, pour nous remettre de nos émotions, les parents d'Elie, notre Président fondateur, nous invitent tous pour un gigantesque repas traditionnel libanais bien arrosé d'Arak. .. Excellent ! Nous sommes également accueillis par la famille de la cousine d'Elie qui organise une grande soirée pour " son enterrement de vie de jeune fille ". Ambiance garantie ! Les danses libanaises s'enchaînent ponctuées de danses européennes où c'est à notre tour d'apprendre aux libanais le rock. Une délicate attention pour le groupe de français que nous sommes ! Un grand merci à la famille d'Elie pour son accueil. Quelle richesse et quelle chance de pouvoir partager, échanger avec des libanais et de découvrir les traditions libanaises.
Il est 3 heures du matin. Nous devons songer à partir car demain nous nous levons tôt pour une autre aventure…

Samedi 14 août… Après une nuit bien courte, nous voilà sur le chemin de la Syrie. En route pour Damas ! quatre heures de bus nous attendent sans les cris, rires et chants des enfants et une longue attente aux frontières. Vers 16 heures, nous arrivons enfin à Damas. Le contraste avec le Liban, en tout cas avec les villes chrétiennes libanaises, est saisissant. Damas est une ville très Moyenne-orientale, où chaque femme est vêtue de noir de la tête aux pieds. Nous déambulons dans les rues et dans le fameux souk de la ville sous une chaleur écrasante. Nous visitons la superbe mosquée de la dynastie des Omeyades, considérée comme l'une des plus belles mosquées du monde. Nous terminons notre journée par un repas dans un restaurant typiquement oriental. La fatigue de chacun est visible. Nous sommes accueillis pour la nuit dans le couvent des franciscains.


Dimanche 15 août… jour de l'Assomption… C'est intéressant pour nous de fêter le 15 août dans un pays où les chrétiens, libres d'exprimer leur appartenance au Christ, sont minoritaires. Nous sommes allés à la messe chez les franciscains selon le rite latin et dite en arabe.
Un passage dans le souk de Damas s'impose pour celles et ceux, surtout celles qui veulent faire de bonnes affaires. Il faut être néanmoins vigilants. Le prix pour les touristes est multiplié par dix sans pour autant nous en dissuader pour faire des achats.
Nous visitons également le palais Azem. Puis nous flânerons dans les rues de Damas. Les heures défilent Après un dernier détour dans les multiples échoppes de la ville, une longue route nous attend vers Beyrouth. Demain, l'avion pour Paris via Chypre où une journée de farniente sur la plage s'annonce, est à 8 heures… L'aventure se termine pour treize membres d'EMA. Sept restent encore une semaine au Liban.

Maintenant que le camp est achevé, que retenons-nous de notre expérience ?

Ce camp de soutien scolaire était un défi :
Un défi parce que nous avons été à la rencontre d'enfants socialement et culturellement très démunis.
Un défi parce que nous avons rassemblé pendant 2 semaines 60 garçons marqués par un environnement familial extrêmement difficile et qui se défendent de la vie et des autres enfants par une violence exacerbée.
Un défi parce que nous avons en pleine période de vacances, demandé à ces enfants de suivre un rythme scolaire et des règles de collectivité.

Passer le barrage de la langue, créer une confiance avec les enfants, instituer l'esprit du camp, le respect de l'autorité et des règles était l'enjeu des tous premiers jours. Il a fallu ensuite faire preuve de souplesse et d'inventivité pour intéresser les enfants et les éveiller à ce que nous souhaitions leur apporter.
L'association a su y faire face en déployant beaucoup d'énergie et de bienveillance pour ces 60 garçons qui pour la plupart sont des enfants de la bienfaisance et pris en charge par les Filles de la Charité parce que leurs familles marquées par des divorces, la drogue, la prison ou la maladie sont dans de grandes difficultés financières et incapables d'assurer leur quotidien.

Notre réussite a été marquée au fil des jours par la transformation des garçons les plus difficiles, par la complicité qui s'est construite entre les enfants et les animateurs, par la richesse des échanges et des discussions avec les enfants, par la joie sur les visages de ceux auxquels on lit une histoire, de ceux qui réussissent un exercice d'orthographe ou une dictée, par la joie aussi pendant les baignades dans la piscine ou dans les vagues, par les représentations très applaudies des petites pièces de théâtre lors de la veillée finale à laquelle étaient invitées les familles, par les mercis et au revoir touchants des enfants le dernier jour.

Nous sommes allés à la rencontre de la pauvreté du Liban, face souvent cachée ou oubliée de ce pays. Cette grande expérience humaine nous a apporté beaucoup de joie et nous a tous fait grandir personnellement et spirituellement au sein de l'association.
La richesse de ce que nous avons vécu pendant ces 2 semaines, donne à l'association Entraide Mission Amitié un souffle nouveau pour entreprendre tous les projets de cette nouvelle année et encore plus de force pour soutenir avec l'efficacité la plus grande possible les enfants du Liban et notamment les jeunes Chrétiens.

Un grand merci à toute l'équipe des animateurs d'avoir contribué à la réussite de ce projet et spécialement à notre cher Président fondateur, Elie Mazloum, qui a été le chef d'orchestre de tout le camp !
Un grand merci à la communauté des Filles de la Charité qui nous a permis de vivre cette belle aventure humaine.
Un grand merci également à tous ces enfants si attachants et qui nous ont tant apporté. Nous les confions à Notre-Dame du Liban qui nous a accompagnés dans la prière tout au long de notre séjour.

Voilà notre récit quotidien prend fin et nous vous donnons rendez-vous à Paris le samedi 18 septembre pour un récit-témoignage de ce que nous avons vécu ainsi que pour la projection de nos photos et de notre film.

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Et maintenant quelques nouvelles des derniers rescapés au Liban !!!

Lundi
Pendant que le premier groupe se trouvait en avion ou en train (jeu de mots ah ah ah !) de profiter de Larnaca et de ses plages, nous avons dormi, fait la sieste, comaté, ... et nous avons qd même rangé les fournitures que nous laissons aux soeurs.
Le soir nous sommes allés admirer le couché de soleil depuis la corniche de Beït Mery, et en nous balladant nous sommes passés devant la cabane d'une famille de Nomades de la Bekaa chez qui nous avons partagé un café. Un petit tour chez le curé de Beït Mery nous a également appris qu'une mère d'origine egyptienne et ses 4 enfants auraient bien besoin de notre soutien alors nous sommes allés la visiter. Elle nous a montré sa maison très délabrée et expliqué ses difficultés et notamment d'une de ses filles qui doit subir une opération à coeur ouvert et qui coûte très cher. C'était vraiment touchant de voir les conditions types dans lesquelles vivent les enfants que nous avons eus.

Mardi
Lever 6h. Départ 6h30. A Kaarkour, la chasse est ouverte. Accompagnés d'un chien et de 3 fusils nous partons dans la garrigue libanaise sous un soleil de plomb. Tableau de chasse : 5 pommes de pin, 3 bidons en plastique, une grappe de raisin, une pêche, des figues et 3 fauvettes !
Déjeuner et sieste chez mes parents, avant d'embarquer dans une bétaillère pour redescendre en dessous du village prendre un apéro près d'une source avec des amis d'Elie et quelques enfants à nous : Georges, Jaad, Elie, ... Nous avons croisé le petit Charbel (aux yeux bleus) dans les rues du village mais il ne nous a pas suivi au grand damne de François !

Mercredi
Grasse matinée méritée puis départ vers le Nord pour aller à la plage à quelques km de Tripoli. Nous avons retrouvé une cinquantaine de Libanais de Paris et du Liban qui étaient avec le Père Charles de ND du Liban à Paris, l'évêque maronite de la région de Kaarkour et ses auxiliaires, nous avons également rencontré l'évêque auxiliaire de Mgr Barbarin à Lyon. Beaucoup d'occasions donc de raconter les 2 semaines que nous avons passées ensemble et de parler de l'association.
Eau scintillante et transparente, à facile 30°C...
Retour à Broummana où nous remontons en taxi, conduits par un jeune dont 9 de ses frères ont été chez les Filles de la Charité, ...et petite visite chez la charmante Pascal de François, au crepaway !

Jeudi
Ce matin, séance cartes postales pour l'association, ...coiffeur pour les filles
...et puis cet après midi, on va voir ...c'est les vacances !!!

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Contact : Elie Mazloum : emazloum@free.fr